| | | Tout mon univers est bouleversé, ou alors c'est seulement que je le retrouve |  |
| | Auteur | Message |
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Ambre S. Blake
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Age : 30
Date d'inscription : 15/05/2011
Age Du Personnage : 17 ans
 | Sujet: Tout mon univers est bouleversé, ou alors c'est seulement que je le retrouve  Sam 18 Juin - 19:47 | |
| Un jour si semblable et si différent des autres. Comment penser que ma vie allait encore prendre un tournant différent aujourd'hui ? J'avais déjà connu tellement de choses, les meilleures, celles que j'avais perdues, les pires, auxquelles j'avais survécues. Je n'aspirais qu'à une petite vie tranquille banale, si tant est que la vie puisse être ces choses-là. A chaque fois que j'avais cru que mon existence se stabilisait il y avait quelque chose qui venait briser ce calme, un élément perturbateur. J'avais l'impression que depuis le début je n'avais fait que d'aller de pire en pire quand est-ce que cela cesserait ? J'aurais voulu m'endormir là et me réveiller auprès de ma famille, celle que j'avais avant, et pas ce pseudo souvenir qui ne faisait que rendre la vie plus cruelle encore. Peut-être était-ce égoïste, après tout il existe tant de personnes bien plus malheureuses que vous, mais si les mots peuvent tromper les sentiments eux ne le peuvent, et j'étais bien placée pour le savoir : les émotions des autres n'ont pas de secret pour moi, même si en règle générale je préfère ne pas y prêter attention, de toute façon ce don, ou malédiction, voyez-le comme il vous chante ne m'a jamais été d'une grande utilité, il m'aurait apporté plus d'ennui qu'autre chose même. Donc ce jour-là ma vie allait de nouveau changer...
J'étais allongée sur mon lit, un livre ouvert sur l'oreiller, il s'agissait du Roman Inachevé d'Aragon, un recueil de poésies, pas que j'aime particulièrement ça, mais ici on ne fournissait que des livres de la littérature français. Vu qu'il n'y en avait pas une quantité astronomique je les avais presque tous terminés, parce que mon plaisir de lire dépassait le fait que ce ne soit pas mon style de lecture. Mon attention n'était pas vraiment dirigée vers le livre, mais plutôt vers le groupe de filles un peu plus loin qui jouait aux cartes bruyamment. C'était la pause de l'après-midi, et là ça ne dérangeait pas encore que l'on puisse faire du bruit. Je les regardais tandis qu'elles riaient alors que le jeu arrivait à sa fin, peut-être aurais-je aimé me joindre à elle, mais la seule amie que j'avais eu été partie depuis un an, et depuis j'étais seule et la plupart du temps cela me convenait. Une des surveillantes arriva et le silence se fit, on ne parle pas quand il y a un membre du personnel le silence est d'or. Elle s'avança un peu et demanda :
Beaucoup de regards se tournèrent vers moi alors je fixais la femme, un étonnement non feint dans les prunelles. Avais-je fait une bêtise dont je ne me rappelais pas et qui me valait d'être ainsi convoquée ?
Elle braqua ses yeux sur moi et me fit un signe de la main, je devais la suivre. Je me levai rapidement puis me glissai entre mes camarades de dortoir silencieuses et étrangement calmes. Jamais ce genre de chose ne se passait sauf quand on avait fait quelque chose qui avait gravement déplu à mademoiselle Pincent, et j'avais beau me creuser la tête je en voyais pas de quoi il pouvait s'agir. La surveillante ne me donna pas plus d'indication puisqu'elle resta silencieuse durant tout le trajet, se contentant de m'amener au bureau de la directrice. La elle s'arrêta et toqua deux coups à la porte, la voix d'une femme retentissant derrière la porte :
« Allez faites-la rentrer ! »
Elle ouvrit la porte et s'écarta, me laissant l'espace vide. J'avançai dans la pièce... Et mon souffle se coupa. Pas à cause du bureau, il était le même depuis la première fois où j'étais venue : légèrement poussiéreux sans aucune décoration, le rendant très impersonnel. Ce n'était pas non plus mademoiselle Pincent, toujours aussi grande, aussi forte, aussi vieille. Non ce qui attirait mon regard sans que je puisse m'en détacher était un jeune homme, la vingtaine, qui possédait les deux plus beaux yeux du monde. Ma main remonta jusqu'à ma gorge puis glissa sur la chaine s'y trouvant jusqu'à un médaillon or et cuivre, je refermai mon poing dessus en continuant de fixer l'éphèbe. A l'intérieur se trouvait une photo de lui en plus jeune, sept ans de moins exactement. Une photo que j'avais portée nuit et jour sans même espéré revoir ce visage, ces lèvres, ces yeux... Cet homme a qui j'avais été arrachée alors que nous n'étions que des gamins. Un murmure, un seul s'échappa de mes lèvres, porteur de tant d'espoir, de tant d'émerveillement, de tant d'amour que c'en était douloureux :
Mon souffle revint alors que je prononçais le prénom de celui qui représentait tout à mes yeux : mon frère. |
| | | | Aaron Blake
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Age : 34
Date d'inscription : 15/05/2011
Age Du Personnage : 21 ans
| | Sujet: Re: Tout mon univers est bouleversé, ou alors c'est seulement que je le retrouve Dim 19 Juin - 11:24 | |
| Aujourd'hui, cela n'allait pas être une journée comme les autres. Loin de là. Tout allait changer, toute ma vie s'en verrait modifié par ce seul élément qui va faire un retour dans ma vie après tant d'année d'absence. Je ne me réveillerais plus seul dans ce petit studio de Londres, je ne ferai plus les courses pour une seule personne, j'entendrais l'eau de la douche couler alors que je n'y suis pas. Je serais moins seul mais j'aurais beaucoup plus de travail. J'ai pris la décision de faire ce choix. J'aurais pu continuer ma vie de solitaire, continuer à mener ma vie mais la dernière fois que j'ai fuis c'était pour retrouver ce que j'avais perdu, ce que j'avais oublié. J'ai trop longtemps démissionné du rôle qui m'avait été confié pour fuir une nouvelle fois. Aujourd'hui c'est le jour où je récupère mes engagements, où je tiendrais ma promesse. Aujourd'hui c'est le tournant de ma vie. Je n'allais plus être seul et il fallait que je m'y fasse. Je ne sais pas si je vais un bon colocataire, je ne sais pas si je vais à la hauteur mais je ferais tout pour l'être, pour cette personne, pour qu'elle puisse à nouveau avoir confiance en moi. Je l'ai trahi, je l'ai oublié et j'ai essayé de vivre sans penser à cette personne qui avait été si important pour moi.
Je sais bien que vous ne puissiez pas de quoi je parle, que vous vous demandez si c'est un ancien amour ou un vieux amant. Ce n'est rien de tout ça, ce n'est pas l'amour de ma vie, c'est beaucoup plus important que cela. Il s'agit de ma soeur, Ambre Blake. Je l'ai abandonné et aujourd'hui je récupère mon rôle de grand-frère, je vais tenir ma promesse et prendre soin d'elle. Pour elle aussi cela va être un grand changement, elle a vécu dans un orphelinat pendant tout ce temps et aujourd'hui moi, son frère, je la ramène à ce qui sera sa nouvelle maison. Je sais ce que vous vous dites, mais nous n'avons pas choisi notre vie, nous l'avons simplement subi. Nos parents ont divorcé et chacun prit un enfant avec lui. Ils n'ont pas pensé à nous, ils n'ont pas pensé au mal que cela allait nous faire de nous séparer, ils n'ont pas réalisé que nos vies allaient être abominable si nous n'étions pas ensemble. Ils n'ont rien jamais rien compris. Avec ma soeur, nous avions entretenu un lien autre fois, un lien si fort que même le temps, je l'espère, n'aura pas pu briser. Je sais que cela ne sera pas comme avant, qu'elle sera surement froide et distante avec moi mais je ferai tout pour qu'on se retrouve.
Je m'étais levé pour prendre une douche et pour ensuite prendre un petit déjeuner. Je devais être à 13heure à l'orphelinat. L'orphelinat ne se trouvait pas à Londres, mais dans les contrées qui l'entourent. Ambre et moi avions passé notre jeunesse à Londres et ce n'est que maintenant qu'on y retourne vraiment. On revient là où tout a commencé. Ma mère était toujours à Plymouth avec Brian et notre père, il est mort. Comment ? Je préfère laisser cette question sans réponse pour le moment. Tout ce que je savais de mon père c'était que ce n'était pas un homme bien et qu'il est peut-être mieux mort que vivant dans nos vies.
J'ai pris ma vieille voiture, celle que j'avais acheté à Great Yarmouth et je suis parti en direction de l'orphelinat. Il y avait une heure de route environ. Je ne cessais de penser, d'imaginer nos retrouvailles, d'imaginer son visage quand elle rencontrera le mien. Je stressais réellement. J'avais pris soin de n'oublier aucuns papiers pour qu'elle ne puisse plus être seule et qu'elle puisse venir chez nous ou plutôt ce qui sera notre chez nous.
Je suis arrivé plus vite que prévu, j'ai dû appuyer un peu trop fort sur l'accélérateur sur la route. Arrivée à l'orphelinat, j'ai d'abord eu un entretien avec Mademoiselle Pincent. Elle ne semblait pas porter ma soeur dans son coeur et elle me mettait même en garde qu'elle était assez violente en me racontant un accrochage entre fille. Je ne pouvais pas défendre ma soeur à ce moment-là, je ne la connaissais pas, je ne sais pas qui elle est aujourd'hui. J'ai lu son passé, j'ai apprit le décès de notre père. Elle n'avait fait que se défendre contre un père violent. Je l'avais abandonné pendant tant d'années qu'aujourd'hui je me dois de la récupérer.
J'étais dans le bureau de Mademoiselle Pincent quand celle-ci demanda à l'une de ses employées de faire venir "Mademoiselle Blake". Le stress est monté en une fraction de seconde et chaque seconds qui passaient augmenté mon angoisse. Quand j'entendis la porte s'ouvrir derrière mon dos, je me suis levé de mon siège pour faire face à ma soeur. Ce moment-là me sembla être une éternité. J'avais l'impression d'avoir passé 20 ans à me retourner. Aujourd'hui j'étais là, devant ma soeur. Elle n'avait pas tellement changé. En la revoyant, j'eus un million de flash de nos souvenirs d'enfants.
Je regardais ma soeur dans les yeux avec mon sourire protecteur habituel. Tous les sentiments que je ressentais pour elle, étaient tous revenus d'un seul coup. Je sentais mon côté protecteur écraser mon côté égoïste comme si cela avait été qu'un vulgaire biscuit. Elle fut choquée de me voir, enfin je crois, je ne suis pas très doué pour voir les sentiments des autres. Je vis sa main toucher un vieux pendentif. Un pendentif que je lui avais offert. Je ne pensais pas qu'elle l'aurait gardé pendant toutes ses années.
Je m'avançais vers elle en ne laissant que deux pas entre nous.
"Salut Ambre... Je crois qu'il est tant de rentrer à la maison." Avec un sourire charmeur qui ne me quittait jamais.
Je lui tendais la main à présent. Donnerait-elle la sienne ? Tout son cauchemar était fini, j'étais là pour elle à présent. Cela sera difficile mais on s'en sortira, tant que nous sommes ensembles. Je voulais être le pilier de sa nouvelle vie. |
| | | | Ambre S. Blake
Messages : 1249
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Date d'inscription : 15/05/2011
Age Du Personnage : 17 ans
| | Sujet: Re: Tout mon univers est bouleversé, ou alors c'est seulement que je le retrouve Sam 25 Juin - 20:14 | |
| Le sourire qui éclaira son visage, alors qu'il se levait pour me faire face, fit ressurgir une multitude de souvenirs. J'avais tant de fois vu cet air sur lui, il n'avait pas tellement changé, et croire que j'avais tant de fois essayé de me me l'imaginer aujourd'hui, sans jamais espérer le revoir. D'ailleurs peut-être que tout cela était une farce absurde, un de ses rêves qui semblent si vrais qu'ils n'en sont que plus douloureux lorsqu'ils prennent fin. Je restais bouche-bée, incapable de savoir quoi faire, quoi dire. Je battis des yeux, retenant les larmes qui floutaient ma vue. Si c'était faux je voulais que cela cesse, tout de suite, maintenant, avant que ça ne me rende folle. J'avais tellement espéré cet instant qu'à présent il me paraissait trop irréel, je ne pouvais pas croire que quelque chose allait changer. Il s'avança vers moi et je m'arrêtai de respirer, comme si le moindre mouvement pouvait gâcher ce moment. Et c'est alors qu'il parla, sa main tendue vers moi, m'offrant ce que j'avais toujours souhaité au plus profond de moi, mais je n'osai la prendre. En fait j'étais tout simplement tétanisée sur place, comme dans l'attente. Ce moment était tout simplement trop parfait, il allait forcément se passer quelque chose, n'importe quoi, qui me le ravirait à jamais. Alors si j'avançais, si je brisais l'infime espace qui nous séparait, je ne pourrai plus revenir en arrière, ce sera la fin. J'entendais ses mots sans les comprendre, pouvaient-ils réellement signifier ce que je m'imaginais ? Une maison... Je n'en avais pas eu depuis longtemps, en fait depuis ce jour qui me paraissait dater d'il y a des siècles. Je ne m'étais plus jamais sentie chez moi là où il n'était pas. Il paraissait si serein, si sûr de lui, si protecteur, exactement tel qu'il avait toujours été pour moi. Je baissai légèrement mes barrières, j'avais tellement peur, en lui je trouvais le doute, mais plus encore, je compris qu'il était sincère, qu'il l'avait toujours été. Il m'aimait toujours, et cette certitude plus que tout balaya mes dernières résistances. Je fis soudain une chose que je n'avais pas faite depuis sept années, je m'avançai à mon tour et l'enlaçai, ne retenant plus mes pleurs et réaprenant à respirer. C'était plus que je ne pouvais en supporter, j'avais tellement eu besoin de lui, et là quand je m'y attendais le moins il débarquait de nouveau dans ma vie. Je m'agrippai à lui, peut-être allait-il me prendre pour une folle, mais je ne pouvais pas m'en empêcher. Lui ne m'aurait jamais laissé tomber s'il avait été là, tant de choses auraient été différentes. Peu à peu mes larmes se tarirent, mais je ne le lâchai pas pour autant, si jamais tout devait se terminer maintenant je préférais être une dernière fois à ses côtés. Je m'écartai seulement de lui lorsque mademoiselle Pincent toussota pour attirer son attention, pas la mienne, aucun intérêt.
« Monsieur Blake il reste encore quelques papiers à signer. Mais n'oubliez pas ce que je vous ai dit, elle a déjà su se montrer d'une impertinence incroyable et d'une violence rare. Alors faites bien attention et ne venez pas après nous reprocher votre choix. »
Mes yeux s'écarquillèrent de stupeur alors que je les tournais vers elle, m'écartant légèrement de mon frère, que lui avait-elle raconté exactement ? Et surtout : que cherchait-elle à faire ? Ne voulait-elle pas au contraire se débarrasser de moi au plus vite ou bien prenait-elle un malin plaisir à faire du mal ? Je relevai les prunelles vers Aaron, attendant de croiser son regard. S'il-te-plait, ne la crois pas, ne la crois pas. Je ne suis pas que ce qu'elle dit. Si tu peux encore comprendre mes désirs sans que j'ai besoin d'ouvrir la bouche je t'en supplie, ne pars pas, ne m'abandonne pas, pas toi. Si seulement j'avais pu parler un peu avec lui, comprendre, mais là je voyais aussi que je n'avais pas mon mot à dire, et surtout que le choix qui devait changer ma vie ne m'appartenait pas. |
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