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Le début de la fin [PV : Aurore Bailey]

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Olivia Stone

Olivia Stone

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MessageSujet: Le début de la fin [PV : Aurore Bailey] Le début de la fin [PV : Aurore Bailey] Icon_minitimeMer 8 Juin - 19:43

    C’était enfin arrivé. J’étais là, en cette après midi pluvieuse, sous ce temps si caractéristique à notre cher pays, face à cette porte, ultime rempart qui me séparait encore de ma vie à venir, ma nouvelle existence. Changer de lieu, d’environnement, de quartier, d’école, tout était à recommencer. Recommencer ? Non car je n’avais pas perdu la vie, je n’avais pas échoué en mon existence. Si le drame avait chamboulé cette vie qui était mienne, je n’étais pas disposée à tout remettre en question, ça non. Aujourd’hui, je subissais, n’ayant pas vraiment le choix, mais demain, demain serait un autre jour, ça oui. Habillée d’un jean usé, et d’un haut, dissimulé sous une veste très utile en ce temps pourri, je restais à fixer durement cette porte qui se dressait face à moi, comme redoutant l’instant où celle-ci s’ouvrirait. Mes cheveux, dégoulinant à cause de la pluie, retombait sur mes yeux, de sorte qu’il était bien difficile de pouvoir lire une quelconque expression sur mon visage. L’assistante sociale, qui restait à mes côtés, impassible, raide comme un poteau téléphonique, attendait patiemment, tenant fermement son parapluie. Vêtue d’un tailleur stricte, mais qui néanmoins avait ce petit quelque chose de sexy, elle était ce genre de femme encore jeune, mais qui agissait comme une beaucoup plus vieille…

    "Tenez vous mieux que cela voyons… n’oubliez jamais que la première impression est toujours la bonne…"

    "Ca oui alors…"

    Pas que je n’étais spécialement d’accord avec elle. D’ailleurs, ma réponse avait été dite sur le ton de la moquerie, voir de la provocation. Miss Lexington , devait être âgée, selon moi, d’une trentaine d’années, à peine plus. D’apparence fraiche, elle agissait cependant d’une manière plutôt détachée avec les enfants du foyer. J’avais remarqué cela dès mon arrivée justement. Sa façon de s’adresser aux enfants, qui n’étaient pas tous orphelins, donnait froid dans le dos. Ma conclusion avait été qu’à force de se blinder, psychiquement et moralement, l’on en devenait moins humaine. C’était carrément triste et malheureux en cette fonction. De nouveau, son doigt vint enfoncer le bouton de la sonnette, faisant retentir un son typique, et surtout désagréable au possible…

    "Pourquoi elle ?"

    "Oh vous n’allez pas recommencer Mademoiselle Stone. Nous en avons déjà discuté !"

    "Justement… J’aimerais en reparler moi"

    "Ce n’est pas le moment."

    Je n’étais pas spécialement une rebelle dans l’âme, une effrontée, mais je vivais la pire période de ma vie, et j’en voulais à la Terre entière. Et puis je ne supportais pas que l’on me vouvoie ainsi. Sans même s’en rendre compte, l’assistante sociale ajoutait à mon sentiment d’abandon, de solitude, une distance qui demeurait vraiment malsaine et qui me faisait souffrir toujours plus. D’ailleurs, je sentais déjà des larmes me monter aux yeux, larmes que je chassais d’un revers de bras sec. Je ne voulais pas venir vivre chez cette Aurore Bailey. D’une, je ne la connaissais ni d’Eve ni d’Adam, et de deux, elle entrait comme ça dans ma vie ?

    "Vous croyez pas qu’elle a autre chose à foutre que de m’accueillir ?"

    "Pour ça, ne vous en faites pas, tout est arrangé"

    Là, ça ne me rassurait pas du tout. Si elle gérait ses affaires comme elle parlait aux enfants, ça risquait de mal finir pour moi. La porte s’ouvrait enfin, et je crus sentir mon cœur s’arrêter de battre. Trop de pression, trop de tension, trop d’attente, trop d’émotion, un peu trop de trop oui. Je levais les yeux vers cette jeune femme, étouffée par le silence qui régnait. Je cherchais en cette inconnue, quelque chose qui pouvait me rappeler ma famille, rien qu’un petit quelque chose… mais rien. Non décidément, elle m’était totalement indifférente…

    "Bonjour Miss Bailey. Excusez nous pour le retard."

    Les formalités habituelles. Je ne prenais pas la peine de saluer Miss Bailey, et profitait que les deux « adultes » discutaient entre elles pour me glisser dans l’intérieur du lieu de vie de cette inconnue, visitant déjà l’entrée, observant tout ce qui pouvait passer à porter de mon regard, tandis que déjà, Miss Lexington s’emportait face à ma conduite…

    "Miss Stone !!! En voilà une façon de faire ! Revenez ici tout de suite !"

    Et dire que Mathilda se réjouissait pour moi encore ce matin…



Dernière édition par Olivia Stone le Lun 13 Juin - 19:27, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Le début de la fin [PV : Aurore Bailey] Le début de la fin [PV : Aurore Bailey] Icon_minitimeMer 8 Juin - 20:29

Today is the today il paraît. Je vérifiais encore comment était le duplex dans lequel j’habitais. J’avais eu de la chance de trouver un appartement un peu excentré et dans un prix pas impossible à aborder. Il faut dire que le MI-5 payait mieux qu’on ne pouvait le penser et puis je n’étais pas vraiment une fille des centre-villes, je serais devenue folle à entendre les sirènes toute la nuit et à n’avoir pour vue que du bitume et des feux rouges, alors cet endroit était une vraie bénédiction. Et puis, le duplex est plutôt grand, ce qui me fait toujours pester quand il faut faire un peu de ménage mais au final, j’y vis confortablement et accueillir ma demi-soeur n’aura rien du challenge, elle aura sa propre chambre sans aucun problème, elle est déjà prête à l’accueillir. Ma seule inquiétude demeurait encore cette assistance qui devait l’amener, peu de personnes pouvaient se vanter m’avoir fais uns mauvaise impression mais alors elle, elle avait une telle façon d’être qu’elle pourrait presque faire peur. Pas franchement du genre hyper-social, au contraire elle semblait même plutôt être asociale au possible. En cinq minutes elle m’avait fais sentir franchement mal, elle avait détaillé tout le duplex dans les moindres recoins, appréciant toutefois de voir la chambre qui sera celle d’Olivia, plutôt grande, refaite récemment et déjà prête à l’accueillir. En revanche, elle n’avait pas manqué de faire des remarques sur Thor, mon husky. Un compagnon fidèle quand il faut aller courir. Lui aussi est entré dans ma vie récemment, moins de quelques jours, et si il est encore jeune, son éducation a déjà été bien faite, non content de ne pas aboyer sur les invités, il ne saute pas non plus et il écoute, mais pourtant abandonné par ses propriétaires et désormais sous mes soins, comme le sera Olivia.

Evidemment je sais bien que je ne peux pas assimiler un husky et une adolescente, en fait je crois que je suis au moins aussi inquiète que Olivia peut l’être, j’en ai mal dormi cette nuit. Une présence chez moi, c’est une responsabilité qu’il me faut apprendre à gérer et je n’ai jamais eu d’enfant, je ne sais pas comment me comporter avec une enfant, que faire pour être une présence utile pour elle ? J’ai peur de mal faire, une inquiétude qui doit être normale je suppose mais que je ne parviens pas à faire sortir de mon être. Alors pour tenter de me calmer, j’ai tâché d’occuper ma journée de façon à déstresser et ça a commencé par vingt-cinq kilomètres de footing, une douche glaciale et un film qui a toujours su me faire déstresser et oublier les petits problèmes du quotidien, à savoir Zombieland. Un film léger, simple et avec de l’humour, tout ce qu’il me fallait, sauf que aujourd’hui c’était insuffisant. J’avais tâché de terminer de préparer les lieux, si on peut dire qu’ils en avaient besoin, j’avais simplement fais attention à ce que la chambre soit bien propre et que le salon soit au goût de l’assistante, autrement dis faire apparaître quelques fleurs puisque mon duplex manquait apparemment de verdure. Du coup, une orchidée était apparue sur la table basse du salon, mais toujours dans son emballage pour éviter que les fleurs n’envahissent les lieux de leur odeur.

Ne sachant trop comment m’habiller, j’avais fini par choisir un jean assez habillé et un haut blanc absolument et terriblement simple, aux pieds de simples Converse parce que je ne sais pas si vous avez déjà remarqué mais même quand on reçoit quelqu’un chez soi, on ne reste jamais en chausson. En tout cas, un coup de sonnette me fait descendre les marches, un second me fait presser le pas, c’est vrai qu’il pleut comme pas permis dehors. J’ouvre la porte et tâche de leurs sourire, je note que la fameuse Olivia semble n’avoir rien à faire de moi, plus intéressée visiblement par l’endroit où elle va vivre désormais.

- Ne vous en faites pas pour ça, avec la pluie, je me doutais que vous seriez sans doute un peu en retard.

Et alors que je n’ai absolument rien contre la curiosité de Olivia, j’entends l’assistante la reprendre sur son comportement :

- Non, ne vous inquiétez pas, après tout, elle va vivre ici, je peux comprendre qu’elle soit curieuse, je le serais sans doute aussi. Et puis on ne va pas rester sous cette pluie, venez entrer, on sera plus à l’aise dedans.
- Ca sera rapidement terminé, j’ai d’autres enfants à accompagner.

Nous entrons, nous retrouvant toutes les trois assises autour de la table de la salle à manger, et voilà l’assistante qui commence à me parler de Olivia, date de naissance, lieu de naissance, établissement scol...

- Ecoutez...je ne doute pas de la façon dont vous faites votre travail mais entre nous, je crois qu’il serait mieux que nous apprenions à nous connaître en discutant.
- Euh...oui...peut-être mais...
- Et bien soit. Et puis, je crois que pour l’heure, elle préfèrerait peut-être se reposer un peu et se faire à cet endroit.
- Soit...Voici donc ma carte, en cas de moindre problème, vous n’hésitez pas à l’utiliser, pour n’importe quelle question que vous auriez ou si elle pose problème. Je vous demanderais de signer la décharge qui est ici et ça sera à peu près tout.

Je signe la fiche qu’elle me présente, faisant de moi la tutrice légale de Olivia :

- Il me faut aussi vous dire que le notaire sera demain à la maison de Miss Stone, votre présence y est requise à toutes les deux, que l’héritage soit mis au clair.
- Et qu’elle récupère quelques affaires je suppose. Pas de problème, nous y serons ne vous inquiétez pas.

Je vois bien que l’assistante n’apprécie guère ma façon d’écourter cet entretien et de la mener vers la sortie, mais je suis loin d’être dupe, c’est autant l’amour fou entre Olivia et elle qu’entre un prédateur affamé et une proie blessée. Je la raccompagne en hochant la tête à ses différentes remarquant, fermant la porte après des « au revoir » largement plus que polis, je récupère le sac de Olivia et reviens dans le salon après avoir cherché une serviette dans la salle de bain :

- Pour tes cheveux. Sauf si tu veux prendre une douche?

J’aimerais trouver mieux à dire...

- Je suis désolée Olivia. Je me doute que ça ne doit pas être facile mais...je te promets que je ferais tout pour que tu te sentes chez toi ici. Promis.
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MessageSujet: Re: Le début de la fin [PV : Aurore Bailey] Le début de la fin [PV : Aurore Bailey] Icon_minitimeJeu 9 Juin - 8:35

    Guettant le départ de Miss Lexington, je soufflais de contentement en l’observant remonter dans sa voiture, à travers la fenêtre du salon, discrètement dissimulée derrière le rideau. Sentiment de liberté soudaine, tandis que je me retrouvais seule avec cette demi sœur sortit d’on ne sait où vraiment. L’inquiétude qui m’avait gagné lorsque j’arrivais sur le pas de la porte de son appartement, restait agrippée en mes entrailles, peu envieuse de me quitter. Face à face qui s’annonçait de toute façon, bien difficile. Observant une fois encore l’intérieur du salon, de l’entrée par laquelle je venais de passer, sans même faire attention à la propriétaire des lieux, je cherchais encore à me faire, créer des repères. A voir l’intérieur de son cocon, elle ne devait manquer de rien, ni d’argent, ni de travail. Spacieux, lumineux, le duplex était spacieux à première vue, mais manquait cruellement de décoration. Aucune photo apriori. Je ne pouvais m’empêcher alors de revoir notre salon, celui où des photos de la famille trônait ici et là, laissant voir des sourires joyeux et surtout naturels, expression et reflet d’un bonheur qui n’avait rien de comédie. La voix d’Aurore me tirait de mes pensées bien sombres, et je venais à sa rencontre pour récupérer mon sac, contenant le peu que j’avais pu prendre avec moi…

    "Tu sais… tu ne devrais pas faire des promesses que tu n’es pas sur de tenir, ça sera mieux pour nous deux."

    Je me montrais peut être un peu trop blessante, mais en l’instant, je n’avais aucune envie de faire amie-amie avec cette membre de la famille qui apparaissait seulement aujourd’hui. Ne pouvant lui en vouloir vraiment pour son absence, car après tout, je ne savais rien d’elle, je prenais également la serviette proposée pour me sécher les cheveux, afin de ne pas attraper froid. Retournant marcher dans le salon, pour une fois encore, le visiter, tout en me frottant les cheveux à l’aide de la serviette, je parcourais l’ensemble du regard, pensant déjà à demain. Car la conversation entre l’assistante sociale et ma nouvelle tutrice ne m’avait pas échappé. Demain, nous irons rencontrer le notaire, pour l’héritage. A bien y penser, je redoutais maintenant de voir tous les biens de mes parents être vendus. Les meubles, les souvenirs en cette maison, tout allait disparaître. Un sentiment de colère mais surtout d’abandon me saisit le cœur, et je devais faire autant d’efforts pour ne pas pleurer devant Aurore, tandis que mes yeux s’humidifiaient malgré moi…

    "J’ai déjà un chez moi"

    Oui, j’avais déjà un toit, une maison, un lieu où j’avais passé toute mon enfance. Un lieu qui allait disparaître lui aussi de ma vie. Finalement, maintenant que je contemplais bien cet intérieur de duplex, je me rendais compte qu’il était triste. Il manquait de vie, tout le contraire de chez moi. Certes, confortable, mais pour autant, il restait dénué de vie oui. Me dirigeant vers le couloir, tout en tenant mon sac fermement, comme-ci l’on risquait de me l’arracher à tout instant, je constatais alors bien froidement…

    "Il est triste ton appart… il manque de vie"

    Cruelle ? Peut être. Froide ? Certainement. Je ne facilitais pas la vie à Aurore, mais après tout, moi, je n’avais rien demandé à personne. Et puis, c’était de sa faute aussi, elle n’avait qu’à se manifester avant. Après tout, que croyait-elle ? Que j’allais lui sauter dans les bras, comme le ferait une sœur ? Mais je me sentais toutefois obligée d’ajouter une explication à mon commentaire, histoire de ne pas paraître être une sans cœur…

    "Aucune photo… tu as peur qu’on sache qui tu es vraiment ?"

    J’ouvrais alors la porte qui était face à moi, désireuse de découvrir une autre pièce, et peut être, d’autres secrets qui sait. Je tombais sur la cuisine. C’est un bon point, au moins, je savais maintenant où trouver à manger, au cas où. Entrant dans la pièce, je tombais nez à nez avec un chien, un husky si je ne me trompais pas. Mais la surprise de cette rencontre soudaine, me fit sursauter, ne m’attendant pas à trouver un chien ici, aussi magnifique soit ‘il. Je me voyais donc pousser un petit cri de surprise, tandis que le chien me répondant par un simple et cours aboiement...

    "Ah !"

    Je ressortais de la cuisine, à reculons, pour me venir buter contre le mur en mon dos, gardant mon sac devant moi comme protection…

    "T’as un chien ?"

    Question débile, alors que je venais de tomber nez à nez avec celui-ci…

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MessageSujet: Re: Le début de la fin [PV : Aurore Bailey] Le début de la fin [PV : Aurore Bailey] Icon_minitimeJeu 9 Juin - 9:06

Pauvre Olivia. Je ne peux pas dire savoir ce qu’elle vie, mais j’imagine assez aisément que ça ne doit pas être facile, perdre toutes les personnes qu’on aime d’un coup comme ça et se retrouver soudainement sous la tutelle d’une inconnue dont on venait d’apprendre qu’elle était une demi-soeur. Je me doutais bien qu’elle n’était pas à l’aise, je me doutais aussi qu’elle n’allait pas m’apprécier au premier regard, je savais que ça serait difficile, mais oui je comptais effectivement faire des efforts et ma promesse n’était pas en l’air. J’avais déjà réussis à faire partir l’assistante sociale assez rapidement, c’est vrai que écourter cet entretien n’avait peut-être pas eu grand chose d’intelligent, j’aurais peut-être dû écouter tout ce qu’elle avait à me dire sur Olivia, ça m’aurait permis peut-être de trouver des points communs et des choses pour mieux nous entendre, malheureusement je crois qu’il valait mieux lui laisser le temps de s’ouvrir personnellement, quand elle le voudrait. Ca serait injuste pour elle que je sache tout d’elle de cette façon alors qu’elle ne savait rien de moi, elle méritait d’apprendre à me connaître comme j’apprendrais à la connaître. Prendre le temps de faire les choses bien, mais à voir comment c’est parti quand elle me fait sa remarque sur ma promesse, je pense que ça va finalement être beaucoup plus difficile que je ne le pensais. Elle n’a pas envie d’y mettre du sien, je ne peux pas la blâmer.

- Je ne fais jamais de promesse que je ne peux pas tenir Olivia. Je n’ai rien à gagner à te mentir et faire de fausses promesses.

Moi qui n’avait jamais eu à faire avec un enfant, me voilà avec une adolescente visiblement bien décidée à jouer la rebelle, je sens que ça va aller loin cette relation entre elle et moi. Je ne pense pas que les choses se passeront mal, du moins pas si mal, j’imagine que sous le choc d’avoir perdu sa famille et à présent d’apprendre qu’elle a une demi-soeur, elle a largement de quoi se sentir troublée et franchement mal. Demain, nous irons voir le notaire à l’endroit qui avait été son chez elle pendant tellement d’années, je ne me suis jamais attachée aux endroits où j’habitais, aussi je ne peux pas vraiment comprendre qu’on s’attache à l’endroit où on vie. Comme elle le remarquera si bien, mon appartement manque de vie, il est impersonnel. Sa remarque pourtant me touche, me laissant sans voix, bouche bée et bel et bien incapable de répondre. Je cherche quelque chose d’intelligent à dire, mais je ne vois rien, que lui répondre à ça ? Elle a déjà un chez elle, elle ne va donc même pas essayer de faire un tout petit effort ? Je finis par concéder un :

- Je sais.

Bien malgré moi. Son regard se promène sur cet endroit qui manque cruellement de vie comme elle le fait remarquer. Je n’ai jamais été une grande décoratrice d’intérieur, il n’y a rien de personnel, ça pourrait être l’appartement à Léon que ça serait bien pareil, avec elle dans le rôle de Mathilda. Sa remarque sur les photos me touchent plus encore, je soupire, secouant doucement la tête, visiblement elle compte bien me faire savoir qu’on ne copinera jamais. Pourquoi ne veut-elle pas au moins essayer ? Mais d’accord, si elle veut jouer à ça :

- Peut-être que je n’ai jamais eu personne pour tenir l’appareil photo.

Ce n’était pas dis méchamment, je voulais surtout lui faire comprendre que je pouvais très bien me montrer moins sympathique moi aussi. Je la vois approcher de la cuisine, je ne pense même pas à Thor que j’y ai enfermé pendant le passage de l’assistante. C’est quand j’entends et vois la surprise de Olivia que je réalise, un petit cri de surprise, auquel le husky répond d’un aboiement. J’approche d’elle et du chien qui vient me voit, sans la lâcher du regard :

- Oui j’ai un chien. Olivia je te présente Thor, Thor je te présente Olivia. Tu n’as pas à t’inquiéter pour lui, il est encore jeune et trop plein de vie mais il ne mord pas, aboie très rarement et ne saute pas sur les gens.

Je souris à la demoiselle :

- Viens je te fais découvrir les lieux. Tu as donc vu la cuisine et le salon, ici cette porte donne sur une salle de bain.

Nous montons à l’étage alors que Thor nous attend gentiment en bas comme j’ai tâché de lui apprendre à le faire, j’ouvre une première porte :

- Un bureau, pas franchement utilisé pour l’instant, alors si tu veux y venir, ne te dérange pas. Ma chambre...voilà...Ici une deuxième salle de bain, avec une baignoire celle-là si tu préfères les bains, et là ta chambre.

Une pièce spacieuse et lumineuse avec une armoire et une penderie, un grand lit deux places et un petit coin bureau où elle pourra mettre un ordinateur.

- Je pense que je vais te laisser un peu. N’hésite pas à te promener dans l’appartement.

J’approche de la porte, m’arrêtant juste après être sortie et avant de fermer la porte derrière moi :

- Je ne suis pas l’ennemie Olivia. Je demande juste une chance de pouvoir te le prouver, mais tu es la seule à pouvoir me l’accorder.

Je ferme la porte et la laisse seule, me rendant dans le salon où je m’écroule, me demandant vraiment comment ça va se passer.
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MessageSujet: Re: Le début de la fin [PV : Aurore Bailey] Le début de la fin [PV : Aurore Bailey] Icon_minitimeJeu 9 Juin - 12:58

    Peut être n’avait elle jamais eut personne pour la prendre en photo. Sa phrase résonnait encore en moi comme un avertissement, clamée telle une sentence en un tribunal glacial, implacable. Un pincement au cœur me rappela à l’ordre, me faisant comprendre que, certainement, j’avais été trop loin sur ce coup là. Du coup, je pouvais sembler bien fine à mon tour, car, qui prendrait des photos de moi maintenant ? Aurore ? Ce ne serait plus jamais pareil qu’auparavant. J’aurais pu lister alors tout ce qui allait changer pour moi, mais mon cœur était déjà assez meurtri comme ça pour aujourd’hui. Une fois encore, je retins une larme, et suivait ma demi sœur, qui s’était décidée à me faire visiter son petit nid douillet. Enfin petit, c’était mal vue, car son duplex était particulièrement spacieux, bien plus que je ne pouvais l’imaginer depuis son entrée ou son salon. Et rien de ce que je pus voir discrètement de son intérieur, ne m’amena à penser qu’elle vivait avec quelqu’un. Pas de photos, pas de blouson d’homme sur le porte manteau dans l’entrée, pas de chaussure non plus autre que les siennes, rien qui n’indiquait la présence d’un autre membre résidant en cette demeure. Le chien semblait bien dressé, et restait au bas de l’escalier, sans même chercher à nous suivre. C’était une bonne chose, déjà que je n’appréciais pas spécialement les chiens…

    "C’est grand chez toi."

    Toujours ces stupides constatations. Il me faudrait du temps avant de pouvoir engager une discussion avec elle un brin plus adulte. Du temps et de l’envie. Je notais toutefois les efforts que semblait faire Aurore avec moi. Ma chambre était confortable à première vue, et je posais mes affaires au pied du lit avant de visiter la salle de bain, le couloir mais aussi la chambre d’Aurore. Décidemment, la décoration n’était pas vraiment son fort. Sa dernière phrase me laissa pensive. Je ne la voyais pas comme ennemie non, plutôt comme une étrangère, qui avait mal choisit son moment pour faire son entrée dans ma vie. Bien sur, j’étais consciente qu’elle ne l’avait pas fait volontairement, mais je ne pouvais m’empêcher d’agir ainsi. Pour aller plus loin, je devais bien m’avouer que j’en voulais à la Terre entière. Cela passerait oui, mais avec du temps. Fermant la porte de ma chambre, je commençais à la visiter, ouvrant les portes de l’armoire, de la penderie, fouillant dans les tiroirs du bureau…

    "Moué… c’est pas mal"

    C’était plus que pas mal en vérité. Puis, je me jetais sur mon lit, comme un vulgaire sac à patates, m’étalant de tout mon long, tout en fixant le plafond, perdue dans mes pensées, silencieuse. Et sans prévenir, j’en venais à me demander comment papa avait été avec elle. En fait, elle n’avait pas du beaucoup le connaitre. Pourquoi avait il quitté sa mère ? Autant de questions sur une partie cachée de la vie de mon défunt père, qui me blessait un peu plus. Pourquoi nous en avait il jamais parlé ? Pourquoi tant de secrets ? Pour le coup, je fondais en larmes, m’étant trop empêchée de le faire jusqu’ici. Me retournant pour enfouir mon visage dans les oreillers de mon lit, je restais un long instant ainsi, voulant oublier tout ce que j’avais en tête. Je du m’endormir quelques minutes, car lorsque j’ouvrais de nouveau les yeux, je les sentais légèrement gonflés, surement à cause des pleures. Je me levais enfin, rangeant mes vêtements soigneusement dans l’armoire, avant de choisir de rejoindre ma demi-sœur…

    Timidement, je sortais alors de ma chambre, descendant les escaliers lentement, essuyant encore mes yeux plein de sommeils, et voulant surtout chasser ses rougeurs autour, qui indiquaient clairement que j’avais pleuré juste auparavant. Thor était aux pieds de sa maitresse, et leva la tête avant même de m’apercevoir dans l’escalier. Une sentinelle redoutable. M’approchant légèrement du canapé, où était assise Aurore, je restais à distance quelques temps, la regardant juste en silence…

    "Tu vis seule ?"

    Voilà, une question pour commencer. C’était mieux que rien, et j’en avais encore tout une flopée des comme ça. Je m’approchais néanmoins du canapé, pour finir par m’asseoir à côté d’Aurore, me penchant pour venir effleurer lentement et timidement la tête de Thor…

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MessageSujet: Re: Le début de la fin [PV : Aurore Bailey] Le début de la fin [PV : Aurore Bailey] Icon_minitimeJeu 9 Juin - 13:47

Je ne sais pas comment m’y prendre et ça doit se sentir, si je ne suis pas entrain de jouer la reine des maladroites avec elle, alors c’est uniquement et entièrement par chance. Je ne serais sans doute jamais une mère pour elle, je ne serais peut-être même jamais une soeur pour elle, si je pouvais déjà être un tout petit plus que celle avec qui elle a dû vivre un an, contrainte et obligée, je serais vraiment heureuse de l’être. Mais ça semble mal engagé pour le moment, elle semble bien décidé à ne pas rendre les choses faciles entre elle et moi, elle ne me donne pas vraiment l’impression d’avoir envie de faire des efforts et quand je prends le temps d’y réfléchir, je peux parfaitement comprendre cela. Elle n’est pas dans une situation facile, ses parents, sa soeur, viennent juste de mourir, et elle se retrouve désormais à partager son quotidien avec une inconnue, chez une inconnue dont on lui a dis que je suis sa demi-soeur. Son père ne lui a pas parlé de moi, il avait pensé me présenter à sa famille mais j’avais refusé son invitation à les rencontrer. J’étais une partie de sa vie, sa femme et ses deux filles en étaient une autre, je n’avais aucun droit de m’imposer, je n’avais aucun droit d’entrer dans sa vie d’aucune façon que ça soit, pas comme ça du moins. Je ne voulais pas être le « morceau racolé », alors nos entrevues rapides dans des cafés me contentaient. Il me parlait souvent de ses filles et combien il était fier d’elles, en voyant Olivia aujourd’hui et malgré tous les efforts qu’elle semble déployer pour me faire comprendre que nous ne serons jamais copines, je comprends ce qu’il voulait dire, elle a l’air d’une fille vraiment bien, et si je me souviens bien ce qu’il m’a dis, c’est une petite futée d’inventeuse particulièrement intelligente. J’imagine que je découvrirais avec le temps combien intelligente elle est.

- Je vais le prendre comme un compliment, alors merci.

C’était peut-être bien la première chose gentille qu’elle disait depuis son entrée et son tour d’inspection de mon appartement. Evidemment ça n’avait pas sonné comme un compliment et je savais qu’un brin d’humour pouvait être risqué à faire mais ça ne pouvait clairement pas empirer les choses ou du moins, très difficilement. Je fais le choix de laisser seule après avoir visité les lieux, je suppose qu’elle a besoin d’un peu de temps pour digérer tout ça...d’un peu beaucoup de temps même. Au moins elle ne claque pas la porte avec rage, aussi stupide que ça puisse paraître, ça me donne le sentiment que tout n’est pas aussi noir et impossible que ça pourrait le sembler, pourtant je garde dans l’idée que ça va être très difficile de parvenir à une relation un tant soit peu moins électrique...pour le moment. J’imagine que ça lui passera un moment donné. Tournant la tête vers Thor :

- Et toi t’en penses quoi ? Elle a l’air d’être une fille bien non ? Froide et distante mais je peux pas lui en vouloir pas vrai ?

L’intéressé en question s’en fiche totalement de ce que je peux dire, préférant frotter sa tête contre ma main pour avoir quelque caresses. Je m’allonge dans le canapé, prenant un livre que je commence à lire, me demandant quand Olivia finira par redescendre. C’est en voyant le husky lever la tête que je me redresse pour m’assoir, refermant le livre et le reposant, regardant la jeune femme approcher, sans trop oser pourtant venir prêt. Elle finit par me demander si je vis seule. j’attends qu’elle ne vienne s’assoir à côté de moi, constatant qu’elle vient doucement caresser la tête du husky qui se laisse bien volontiers faire. Il s’approche même un peu pour sentir plus le contact des doigts de Olivia sur sa tête :

- C’était le cas jusqu’à il y a une heure de ça.

Je ne réalise que après la maladresse de mes mots et je me reprends :

- Je suis désolée, c’était franchement nul comme formulation. Ta présence ne me dérange pas, au contraire même. Ce que je veux dire c’est que oui, il n’y a que toi, le chien et moi qui vivons ici.

Ses yeux rougis ne m’ont pas échappé mais j’ignore si j’ai le droit d’en parler ou pas, je m’y risque pourtant :

- Tu sais, si tu veux parler, tu as le droit. Je...Je suis bien consciente que tout ça est plutôt...horrible, te confier à une inconnue en te disant que c’est ta demi-soeur juste après le drame que tu as vécu, ça fait beaucoup de choses...douloureuses. Et je suis vraiment prête à faire des efforts, comme je te l’ai promis, seulement...je risque d’être maladroite et je te pris de m’en excuser par avance parce que tu n’es pas la seule a être inquiète de cette situation. J’ai franchement peur de mal faire.
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MessageSujet: Re: Le début de la fin [PV : Aurore Bailey] Le début de la fin [PV : Aurore Bailey] Icon_minitimeVen 10 Juin - 6:59

    Patiemment, j’écoutais Aurore parler, attentive à ses mots, ses phrases, essayant de paraitre moins sauvage, moins distante, même si cela me coutait profondément. Je n’avais qu’une idée à ce moment là, rentrer chez moi, retrouver mes affaires, sentir de nouveau le parfum que pouvait avoir l’intérieur de ma maison. Plein de petites choses, qui, au final, me confortait agréablement dans ce qui était encore mon chez moi, là où j’avais grandit, là où étaient beaucoup de mes souvenirs. Caressant la tête du chien lentement, tendrement, jouant de mes doigts dans son pelage doux, je secouais la tête en entendant ma demi-sœur avouer son impuissance face à cette situation. C’était bien ce que j’avais besoin maintenant : une tutrice qui m’avouait ne pas savoir quoi faire, comment faire avec moi. Pourquoi avait elle alors signé la décharge ? Pourquoi avait-elle prise sur elle le fait de m’accueillir chez elle, dans sa vie si paisible en apparence ? De nouveau, je me levais, faisant le tour de la table basse devant le canapé, errant dans le salon sous les yeux d’Aurore et du chien, allant regardant au dehors par la fenêtre, sans bouger le rideau…

    "Tu sais… première leçon… t’es censée être la plus forte de nous deux, t’es l’adulte… c’est carrément pas bon ce genre de confession. Tu dois être celle qui sait comment faire, comment agir. Si t’es morte de trouille face à moi, ça va pas le faire."

    Bon, histoire de remettre les rôles de chacune à leurs places. Si je devais sentir Aurore paniquer à chaque fois que je lui poserais une question, à chaque fois que je voudrais faire quelque chose, ça ne m’aiderait certainement pas à aller mieux bien au contraire. Je n’avais pas besoin de ça. Autant rester seule ou au foyer en ce cas. Me frottant l’œil énergiquement, je me retournais pour mieux plonger mes yeux rougis dans ceux de ma demi-sœur, d’une façon plutôt neutre, ce qui changeait depuis mon arrivée en ce duplex vraiment trop grand pour une adulte accompagnée d’un chien…

    "En ce moment, je n’ai envie de parler, voir personne, même pas mes amies alors que je suis très proche avec certaines. Tu sais pourquoi ?"

    M’avançant de quelques pas, je m’approchais d’Aurore, avant de m’asseoir dans un fauteuil, placé à la droite du canapé…

    "Parce que les gens en général, agissent comme toi en ce moment. Ils sont choqués, attristés de ce qui m’arrivent, ne savent pas quoi me dire pour me réconforter. Ils sont désarmés devant ça, et du coup, parlent bêtement pour ne rien dire. Je n’ai franchement pas besoin qu’on me rappelle constamment combien je souffre."

    Pour le coup, c’était moi sur le moment qui me montrait plus forte qu’elle peut être bien. J’avais un caractère qui pouvait se révéler bien dur parfois lorsque je m’y mettais. Mais pour l’instant, je devais ce changement surtout à un semblant d’instinct de survie. Il m’aurait été aisé de filer dans ma chambre, m’enfouir sous ma couette pour m’y laisser mourir, et l’idée ne m’échappait pas d’ailleurs. Mais je n’avais pas d’autres choix que d’encaisser, faire avec, affronter cette épreuve. Je m’autorisais à souffrir oui, car la vie avait été bien salope avec moi, et l’espoir de prendre un jour une revanche m’apaisait un tant soit peu. Le bonheur ultime serait de retrouver un jour, le chauffard responsable de l’accident...

    "Évite de me prendre en pitié désormais… ca ne m’aide pas, et surtout, ça me gonfle."

    Voilà, au moins, les choses étaient dites, et on était au clair maintenant. Je sortais un morceau de papier froissé de ma poche, avec un tout petit crayon de papier. C’était un jeu entre moi et Violette. L’on s’amusait toujours à tailler nos crayons de papiers jusqu’à ceux-ci atteignent une taille ridicule, au grand désespoir de notre mère qui voyait en ce jeu, un gâchis. Gribouillant rapidement un numéro de cellulaire dessus, je le faisais glisser sur la table basse pour le donner à Aurore…

    "Je sais pas si l’autre coincée t’as donné mon numéro… en tout cas, ça risque pas d’être le bon, je lui ai donné un faux. Ca c’est mon num de cellulaire… on sait jamais… mais tu m’appelles pas pour des conneries aussi hein"

    Je n’étais pas en train de copiner, loin de là, mais je préférais être avertit si Aurore devait s’absenter, sortir, ou tout simplement si elle était prise dans les bouchons en rentrant du boulot, histoire de pas paniquer et mourir de peur en l’attendant le soir, après être rentrée du lycée, en m’imaginant qu’elle aussi avait eut un accident. Après tout, je pourrais très bien être maudite de ce côté-là maintenant. Et puis, je risquais bien de me perdre au moins une fois ou deux. Je changeais de quartier, de ligne de bus pour aller à l’école. Je ne connaissais pas du tout ce coin de la ville, alors autant s’assurer une sécurité. M’affalant dans le fauteuil, assise en travers de côté, les jambes pendant par-dessus l’accoudoir, je penchais la tête en arrière quelques instants…

    "Faudrait on mette au point quelques petits trucs aussi… t’as une connexion internet ? Le matin, je prends le bus où tu prends le temps de me déposer au lycée ? J’aimerais bien revoir mes amies aussi de temps en temps."

    Jouant avec mes cheveux entre mes doigts, comme je pouvais le faire en état de stress ou de profond ennui, je réfléchissais rapidement à ce que j’oubliais de lui dire…

    "Ah oué… j’suis allergique au melon. Alors faudra éviter avec moi… sauf si tu veux me voir claquer devant toi en m’étouffant sous tes yeux."

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MessageSujet: Re: Le début de la fin [PV : Aurore Bailey] Le début de la fin [PV : Aurore Bailey] Icon_minitimeVen 10 Juin - 8:19

Ce n’était pas vraiment un aveu de faiblesse, j’avouais simplement que je n’avais aucune idée de comment j’allais pouvoir m’y prendre avec elle. Je n’étais pas outre-mesure douée avec les enfants, n’en ayant jamais eu, alors une adolescente soudainement comme ça, en plus se montrant visiblement rebelle, sans doute que les choses iraient mieux avec le temps. J’avais peur de jouer la parent autoritaire et de la braquer encore plus, mais visiblement elle avait autant de caractère que son père, du genre à savoir noter les faiblesses des gens. J’avais choisis de l’accueillir parce que c’était là jamais le seul cadeau que son père m’avait fais, c’était la seule chose qu’il m’avait jamais demandé de faire, alors je ne pouvais pas refuser. C’était pour moi une preuve de sa confiance en moi, comment aurais-je pu refuser cela ? Je ne sais pas, mais ce qui est certain c’est que je vais devoir faire des efforts, et j’écoute attentivement ce que me dit Olivia, elle ne se rend peut-être pas compte combien sa réflexion est mature et prouve combien elle est adulte elle aussi. Je hoche docilement la tête, fouillant dans ma caboche pour trouver quelque chose à lui répondre :

- D’accord, c’est noté, je vais faire des efforts sur ça.

Je n’étais pas vraiment capable de mieux et il allait falloir qu’elle s’en contente, je voyais mal comment expliquer autrement cette carence en assurance de ma part. Je comprenais aussi qu’elle avait besoin d’un parent, qu’elle me faisait la demande de me comporter en tant que telle. Ou peut-être que je me trompais carrément, mais que ça soit le cas ou non, j’avais vraiment le sentiment qu’elle avait besoin d’un parent, qu’elle en demandait un, peut-être comme un repère pour ne pas couler complètement dans la tristesse. Je l’écoute reprendre la parole, ses mots sonnent tellement comme ceux d’une adulte que ça me fait peur, sa question me surprend, bien sûr que je n’ai aucune idée de pourquoi elle ne veut parler à personne, comment serais-je supposée le savoir ?

- Non...Je ne sais pas.

Je la vois s’approcher et prendre place dans le fauteuil à côté du canapé et ses mots...font plus mal qu’une balle à travers un gilet pare-balle. Je déglutis avec peine, ne sachant pas quoi répondre, c’est vrai que je pensais qu’elle voulait être ménagée sur ce point douloureux :

- Je comprends. Tu ne peux pas en vouloir aux gens de s’inquiéter pour toi tu sais ? Tu dois faire face à un drame, en plu de te retrouver soudainement à vivre chez une inconnue. Mais c’est d’accord, j’éviterais les phrases stupides et inutiles autant que je puisse le faire. Et j’éviterais de bercer dans la pitié puisque ça te gonfle.

Je la vois chercher dans ses poches et sortir un crayon miniature enroulé dans une petite feuille, le crayon est vraiment miniscule e je ne peux m’empêcher un sourire en le voyant :

- Le crayon le plus petit possible hein ? Je faisais ça aussi, mais j’ai jamais eu la patience d’en tailler un entièrement, alors je trichais en cassant le crayon en deux et j’en faisais deux petits.

Je ne sais pas si c’est ce qu’elle veut entendre, j’en doute, mais au moins c’est un aveu sincère, je doute que ça puisse faire du mal et puis ça fait toujours un point commun, aussi ridicule soit-il. Je l’écoute m’expliquer pour le numéro de téléphone en souriant :

- Malin...Non je n’appellerais pas pour des conneries, mais en retour j’attends de toi que tu appelles si tu dois rentrer en retard un soir ou que tu veux sortir avec des amies. Je ne dirais sans doute pas non, mais juste de savoir d’accord ?

J’écoute les mises au point qu’elle veut faire, oui ça semble bien et tout à fais acceptable. Je note également son allergie au melon, c’est bon à savoir ça.

- D’accord, pas de melon. J’ai une connexion internet décente. Et je prendrais le temps de te déposer au lycée et si un jour tu termines en avance, tu n’auras qu’à me faire un SMS pour voir si je peux venir te récupérer. Pour ce qui est de tes amies, ce n’est pas un problème, c’est normal de vouloir passer du temps avec les gens qui comptent.

Je cherche une bonne idée, un quelque chose d’intelligent à dire, pour changer un peu de toutes les idioties que j’ai déjà pu dire et finalement je propose :

- Si jamais tu veux aménager ta chambre autrement, refaire le papier peint où que tu aimerais un meuble, tu n’auras qu’à me demander. Et tu as peut-être vu qu’il y a un bureau qui est inoccupé pour le moment, si tu veux l’utiliser pour faire tes devoirs ou simplement pour...ce que tu veux, la pièce est toute à toi.

Ca ne m’a pas l’air si mal que ça, je reprends :

- Ca te dirait de regarder un film ? A moins que tu aies envie de faire quelque chose d’autre ?
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MessageSujet: Re: Le début de la fin [PV : Aurore Bailey] Le début de la fin [PV : Aurore Bailey] Icon_minitimeSam 11 Juin - 6:46

    Lentement mais surement, les choses se mettaient au point entre nous. Je souriais légèrement et discrètement à sa remarque sur mon crayon. Papa aussi faisait pareil à l’école. C’était une de ses manies qu’il avait du nous transmettre à moi et Violette. Maman, elle, était beaucoup trop soigneuse et respectueuse de ses affaires pour user inutilement un crayon de la sorte. Elle voulait être informée de mes déplacements, savoir si je rentrerais en retard ? C’était normal, après tout, elle était ma tutrice, et puis, c’était aussi une marque de politesse. Chez moi, avant l’accident, je devais agir de la sorte, donc, je n’y voyais clairement aucun inconvénient. Hochant de la tête positivement pour lui signifier mon accord, je notais dans un coin de ma tête qu’elle semblait plutôt permissive avec mes sorties. Il faudrait que je la rappelle à l’ordre le jour où elle commencerait à rebrousser chemin en ce domaine…

    "Ça me convient… je te préviens si je rentre plus tard où si je dois sortir, je te demande d’accord."

    Bon, sur cette question, je me montrais plutôt conciliante. J’avais fait souvent tourner en bourrique ma mère lorsque je voulais rejoindre mes amies en ville. Mais jamais je n’avais cherché à l’inquiéter en la laissant m’attendre, sans donner de nouvelles. Ce n’était clairement pas mon genre. Et puis, il y avait tellement de tarés dehors, de pervers et autres, avec tout ce que l’on pouvait voir à la télévision, je préférais aussi rester prévenante, sait on jamais. Aurore possédait une connexion internet. Ouf ! Vivre sans ordinateur, sans internet et je préférais me pendre tout de suite ! Il fallait vivre avec son temps après tout. Elle me conduirait aussi à l’école en voiture. Ca aussi c’était une bonne chose. Le bus, c’était sympa, mais le soucis, c’est qu’on y perdait du temps, et lorsqu’on était fatiguée, c’était de suite moins marrant…

    "Faudra juste qu’à l’occasion, tu me montres les horaires et la ligne de bus à prendre pour rejoindre mon école… on sait jamais, si un jour tu as un empêchement."

    Je préférais prévoir tous les cas de figure possible dès le début. Prévoyante ? Non, pas vraiment, j’étais même plutôt insouciante et tête en l’air d’habitude, mais là, j’étais avec une inconnue, que je ne connaissais pas, dont je ne savais rien de ses habitudes, sa manière d’occuper son emploi du temps, sa manière de se gérer elle, son intérieur et tout ce qui pouvait se rattacher à elle. Alors je préférais anticiper, quitte à me débrouiller seule si nécessaire. La communication semblait bien s’établir entre nous, et c’était une bonne chose. Au moins, tout n’était pas noir. Et puis, Aurore faisait de véritables efforts avec moi, ce que naturellement, j’appréciais, même si je ne lui montrais pas encore. Au moins, je ne l’envoyais pas bouler pour le moment…

    "Ah oui ma chambre…"

    Et bien, elle était correcte cette chambre. Bon, ce n’était pas la mienne, ça manquait cruellement de décoration, mais elle restait spacieuse et bien aménagée. Pendant un moment, je m’imaginais reproduire ici, la copie conforme de ma chambre, ma vraie, celle dans la maison de mes parents. Mais était ce bien raisonnable ? Voulais-je vraiment vivre dans cette copie, alors que je ne vivrais plus chez moi ? Trop de souvenirs rattachés au cadre dans lequel j’avais grandi, vécu. Ce n’était peut être pas la meilleure des idées que j’avais eut finalement. Non, il me faudrait du changement, si je voulais passer cette étape douloureuse…

    "Je voudrais bien qu’on ramène de chez moi, mes livres, mes dvds, pis mes vêtements aussi…"

    La pauvre ne savait pas encore tout le bazar que je pouvais avoir là bas, dans ma vraie chambre. A coup sur, à bien visualiser tout ce que je voulais ramener, il lui faudrait faire plusieurs voyages. A moins qu’elle ne possède une grosse voiture, ce que je doutais…

    "Et je pense que je n’aurais pas besoin du bureau…. La chambre est très correcte."

    Maintenant, restait à savoir ce qu’elle comptait faire de sa part d’héritage. L’on dit souvent que les histoires d’argent, dans une famille, ça détruit tout. Bah c’était bien vrai ! Et si je me fichais de savoir combien lui avait légué mon père, je n’étais pas prête à me laisse faire quant à la gestion de mon patrimoine. Pas que je n’étais particulièrement attachée à l’argent, car je m’en fichais royalement, juste que je ne voulais pas voir disparaitre ma maison. Je me replaçais correctement dans le fauteuil, me faisant soudainement beaucoup plus sérieuse et sombre que je ne l’avais été jusqu’ici, et je plongeais mon regard dans les yeux d’Aurore…

    "Dis moi… demain, devant le notaire… tu as compte faire de ma maison ?"

    Je lui aurais bien dit que s’il n’y avait que l’argent qui l’intéressait, je pouvais comprendre, surtout dans notre monde, à notre époque. Mais je voulais aussi lui dire que c’était ma maison, que j’y avais tous mes souvenirs, qu’il y avait tout ce qui me raccordait encore à ma famille. Mais sur le coup, ma voix s’était cassée nette, submergée par l’émotion avec laquelle je me battais pour ne pas la laisser transparaître à travers mon regard, qui, brillait déjà de toute façon…

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MessageSujet: Re: Le début de la fin [PV : Aurore Bailey] Le début de la fin [PV : Aurore Bailey] Icon_minitimeSam 11 Juin - 10:26

Les choses semblent doucement se mettre au point avec Olivia et j’ai le sentiment que ça va aller un peu mieux à l’avenir. Commence-t-elle a comprendre que je fais des efforts avec elle et que ce n’est pas juste une promesse en l’air ? J’ai trouvé ce point commun avec les crayons, c’est peut-être un petit n’importe quoi sans importance pour elle mais je ne crois pas, mon père m’avait dis faire la même chose lui aussi, c’est plutôt un signe de famille, un petit truc distinctif bien à nous en quelque sorte. Cependant, les crayons sont bien la moindre des choses car il sera inévitablement à prévoir une dispute si elle me dit qu’elle ne veut pas me prévenir parce que je ne suis pas sa mère et qu’elle ne voit pas pourquoi elle devrait le faire. Mais quand je la vois hocher la tête, c’est un grand soulagement qui m’envahit, suivant ses conseils précédents, je ne montre pas combien ça me soulage et je hoche la tête en retour, avec un sourire :

- Parfait alors.

Je ne sais pas si elle a vraiment réalisé ou compris ce qu’elle représente pour moi. L’héritage que j’ai reçu par le testament, très honnêtement, il m’importe peu, je n’ai pas hérité d’une fortune, mais j’ai hérité d’elle et très honnêtement, elle est ce que j’ai reçu de plus précieux alors je ne veux pas, je ne peux pas permettre que quoi que ça soit ne finisse par lui arriver. Je sais aussi qu’elle est adolescente qu’elle veut son espace privé, que je ne sois pas constamment sur son dos, mais si en retour je sais que je peux lui faire confiance, alors je ne vois pas pourquoi tout ne pourrait pas parfaitement s’accorder. Tout est une histoire de confiance ? Si elle me prouve que je peux avoir confiance en elle pour ne pas me tuer d’angoisse, alors je la laisserais sortir avec un peu plus de liberté et puis pour ce que m’en disait notre père, elle était trop responsable pour son âge. Je souhaite qu’il ait eu raison.

- Pas de problème, je récupèrerais un plan et horaire des bus demain pour pouvoir te montrer et que tu l’aies. Pour les deux semaines qui viennent, je tâcherais d’être là pour te récupérer tous les jours et par la suite aussi, je ferais en sorte que le bus reste une solution de dernier recours.

La suite de la discussion s’axe un peu sur l’intérieur et notamment sa chambre, elle me donne l’impression de ne pas avoir été déçue par sa chambre, je n’ai jamais été chez elle, je n’ai jamais vu sa maison que de l’extérieur, jamais l’intérieur et moins encore sa chambre. Alors je ne peux pas comparer, savoir si elle est plus grande ou plus petite, j’imagine qu’elle doit lui sembler vide et creuse parce que...parce que jusqu’à récemment c’était une chambre d’amis et qu’il n’y a rien qui la rende personnelle pour elle en particulier. Sa réponse reste évasive et très honnêtement je ne sais pas franchement quoi en penser, jusqu’au moment où elle demande qu’on ramène de chez elle ses livres, dvds et vêtements. Je pense que je me doutais qu’elle voudrait récupérer ses affaires, après tout c’était quelque chose que je voyais comme parfaitement normal :

- On récupèrera tes affaires ne t’en fais, tout ce que tu veux emmener.

Evidemment j’ignorais tout ce qu’elle pouvait avoir mais je crois qu’au fond, je m’en fichais, il m’importait qu’elle se sente bien et très honnêtement je crois que peu m’importait ce que cela impliquait. Elle dit qu’elle n’aura pas besoin du bureau et je hoche la tête, c’est d’accord. Mais soudain, son expression change, beaucoup plus sérieuse, elle se rassoit dans le fauteuil me faisant face, un air plus sombre et sa voix se brise sur les mots qu’elle emploie. Je ne pensais pas qu’elle parlerait déjà ce ça, je pensais que ça viendrait demain matin dans la voiture. Ses yeux brillent et je la sens qui retient ses larmes. Je quitte le canapé pour m’approcher d’elle, je m’accroupis devant elle, prenant doucement une de ses mains et tâchant de la regarder dans les yeux, ma voix se fait douce et chaleureuse :

- Ce n’est pas à moi de décider Olivia. Bien sûr c’est à moi de dire et signer les papiers mais ce n’est pas ma maison, c’est la tienne. Je respecterais ton choix, si tu veux la garder alors je t’aiderais à la garder en bon état et à l’entretenir et quand tu voudras y emménager, je t’y aiderais. Si tu veux la vendre, c’est ton choix également.

Je tâche de lui adresser un sourire réconfortant :

- Je ne suis pas le comte Olaf, je me fiche de l’argent que ça peut représenter, je me fiche de ce que je pourrais gagner. Tu es le seul héritage qui compte et qui importe vraiment, le reste je n’en ai rien à faire, tu es ce qui importe le plus. Alors c’est à toi de décider ce que tu veux faire avec la maison.
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MessageSujet: Re: Le début de la fin [PV : Aurore Bailey] Le début de la fin [PV : Aurore Bailey] Icon_minitimeDim 12 Juin - 7:33

    Faire ce que je voulais de ma maison ? Je souhaitais en faire un musée, un sanctuaire, un mémorial, un lieu interdit à tous, un endroit où je pourrais me recueillir, et vivre dans mes souvenirs. Je désirais garde tout en l’état, comme figé dans le temps, sans que rien ne bouge d’un pouce. Un moyen qui, je l’imaginais, me permettrait de vivre encore avec le souvenir de ma famille, le sauvegardant des affres du temps. Déjà, parfois, il m’arrivait d’oublier ou d’éprouver des difficultés à revoir leurs visages, comme un cruel rappel qu’il ne me restait que des photos, et mes souvenirs pour les revoir. Je secouais la tête, tandis qu’Aurore me parlait, avec une voix chaleureuse, ce qui me réconfortait légèrement. Au moins, elle n’était pas intéressée par l’argent. Je ne pouvais qu’en être soulagée. Elle ne chercherait pas à me dépouiller, ou à se venger de notre père en me volant tout ce que je possédais. Finalement, peut être avais-je un brin de chance dans mon malheur. J’essayais alors de lui rendre ce sourire offert généreusement, gratuitement, avant de laisser échapper ses larmes trop difficilement retenues. Si je pouvais pester intérieurement de pleurer aussi souvent et aussi facilement ces derniers temps, je devais m’avouer que la situation se prêtait bien à l’exercice, et que, je pouvais bien me laisser aller un peu. Après tout, j’étais en deuil…

    "D’accord…. Merci Aurore"

    Un simple merci, mais qui exprimait là toute ma reconnaissance. Restait à savoir de ce que je décidais vraiment pour la maison. Difficile d’y penser en pareil moment. L’émotion, la douleur d’une tristesse qui ne semblait pas avoir de fin, m’empêcher de réfléchir calmement, efficacement. J’essuyais alors mes larmes d’un revers de manche bien grossier et maladroit, avant de me lever lentement…

    "J’crois que j’préfère prendre un bain… ça me dit rien de regarder un dvd maintenant"

    Je n’avais clairement pas la tête à me poser dans le canapé, devant un film, en compagnie d’Aurore, même si je ne doutais pas que cet instant aurait été agréable. Et puis, cela aurait permis peut être de commencer à mieux nous connaitre. Sauf que je venais déjà de faire un pas vers elle, et que je n’avais pas envie du tout de devenir sa meilleure amie trop rapidement. Il me faudrait apprendre à la découvrir, la connaitre petit à petit, car les choses bien enfouies chez quelqu’un, mettaient parfois du temps à resurgir à la surface. J’essayerai de me montrer patiente donc. Laissant dans le salon ma demi-sœur, je venais caresser la tête du chien une dernière fois, avant de commencer à monter quelques marches de l’escalier qui montait à l’étage, là où j’avais ma chambre précisément…

    "Tu m’appelles pour le diner ?"

    Question idiote mais c’était surtout pour signifier que d’une, je ne boudais pas, et que de deux, je ne fuyais pas sa présence. J’éprouvais simplement le besoin de me détendre, de me réfugier un peu à l’écart, pour penser, pour faire le vide, pour tout simplement ne rien faire. Disparaissant à l’étage, je filais rapidement dans ma chambre, là où j’avais commencé à sortir et ranger mes affaires, pour attraper une serviette, me préparant un bon bain chaud. Aurore avait visiblement tout ce qu’il fallait dans la salle de bain du haut, et j’appréciais de trouver le nécessaire souhaité. Plongée dans un bain qui avait ce don magnifique de me détendre, je me laissais glisser dans l’eau, pour ne laisser dépasser que ma tête, fermant les yeux pour faire le vide en ma tête…

    Le silence pouvait se montrer parfois pesant, mais en l’instant, il apportait cette paix dont je recherchais la présence sans cesse ces derniers jours. Je me laissais à repenser à mes derniers instants vécus en compagnie de ma famille, me forçant à graver en ma mémoire, les expressions de leurs visages, les sourires, les regards, les odeurs, tout ce qui pouvait m’aider à les garder avec moi, présent en ma tête. Étaient-ils heureux là où ils étaient ? Étaient-ils ensembles ? Souffraient-ils autant que moi ici ? Y avait-il quelque chose après la mort finalement ? Trop de questions qui me plombaient aussi surement qu’un sac de pierre posé sur moi. Un soupire, et je m’autorisais à me reposer quelques instants, blottis dans cette eau chaude, cette mousse…

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MessageSujet: Re: Le début de la fin [PV : Aurore Bailey] Le début de la fin [PV : Aurore Bailey] Icon_minitimeDim 12 Juin - 10:14

Non je ne serais jamais comme sa mère ou comme son père, elle ne me verra peut-être jamais comme sa soeur non plus mais ça m’importe peu. Je sais simplement que mon père a voulu que ça soit moi qui prenne soin de ses filles si il lui arrivait quelque chose. Il ne restait que Olivia et je comptais faire tout ce que je pouvais pour me montrer une adulte responsable, je ne cherche ni les récompenses, ni les remerciements et l’argent ne m’intéresse pas. Je peux comprendre toutefois les inquiétudes qui envahissent Olivia, je pourrais vendre la maison pour l’argent bien entendu, mais je ne comptais pas le faire, ce n’était pas ma maison, c’était la sienne et elle avait dix-sept ans, elle était visiblement intelligente, alors je suppose qu’elle serait parfaitement capable de savoir ce qu’elle veut. Et puis personne ne l’oblige à vendre la maison dans les jours à venir, elle peut parfaitement la garder pour l’instant et choisir de la vendre plus tard ou de s’y installer. Elle ne me croit peut-être pas de parole mais je le suis et je lui prouverais, demain sera sans doute déjà une très bonne façon de lui prouver quand à aujourd’hui...je vais faire tout ce que je peux pour ne pas faire de cette situation un enfer en sortant des réflexions idiotes sur lesquelles elle doit me reprendre. Quelque larmes lui échappent et je me demande si je dois la prendre dans mes bras ou juste garder sa main dans la mienne. Je ne bouge pas et je ne dis rien, me contentant de l’écouter me remercier alors que je murmure doucement :

- C’est normal.

Ca me semblait normal du moins, je n’aimerais pas non plus qu’on prenne des décisions importantes sur des choses importantes pour moi. Alors ça serait son choix bien à elle, je note dans un coin de ma tête de lui dire que demain n’est qu’un jour comme un autre et qu’elle a parfaitement droit de conserver la maison et la vendre plus tard comme de la garder. Mais je la vois qui s’échappe déjà et je l’avoue, je ne sais pas comment le prendre, je me contente d’un petit sourire :

- Ouais un bon bain chaud pour se détendre, c’est normal, les serviettes sont dans le petit meuble sous le miroir. Et tu trouveras tout ce qu’il te faut dans les tiroirs.

Je ne sis pas comment je dois prendre le fait qu’elle « s’enfuie » de cet instant, est-ce qu’elle a simplement envie de me fuir ? Est-ce qu’elle me boude parce que j’ai dis ou fais quelque chose qui n’était pas assez adulte, aurais-je du décider pour la maison ? Je me sens un peu perdue et je la regarde s’éloigner, restant debout au milieu du salon et la regardant commencer à monter. Je l’ai vu caresser Thor en passant, je ne lui ai même pas demandé si elle a peur des chiens...quelle idiote...Pourtant ses mots ont le don de me faire retrouver le sourire et je réponds avec enthousiasme :

- Oui bien sûr.

Je l’entends se préparer un bain et s’y glisser, quand à moi, je reste seule dans le salon. Il sera bientôt l’heure de diner et en attendant comment je passe le temps ? Je réfléchis allongée sur le canapé, de quoi aurais-je envie si j’étais à sa place ? Qu’on me foute la paix et qu’on me laisse seule...Cool, on va progresser avec ça. Et puis je prends une décision qui pourrait être la mauvaise, je monte dans ma voiture, prenant les clés que m’a laissée l’assistante, je roule rapidement jusqu’à la maison de Olivia, je ne suis là que pour trouver quelque chose que je trouve très rapidement, une photo encadrée de la petite famille au complet, visiblement heureux, en vacances dans un pays chaud apparemment. Je crois que c’est ça que j’aimerais, l’assistante m’avait dis qu’elle n’avait ^ris que quelques habits le tant d’être emmenée chez moi, et je crois que j’aimerais une photo de ma famille à sa place. Je suis de retour avant que Olivia n’ait quitté son bain, il faudra que je fasse attention à ma conduite avec elle, ne pas la traumatiser dès le premier jour. Je monte en silence dans sa chambre et pose le cadre et la photo sur le lit. Priant, espérant que ça ne lui fasse plaisir.

Je redescends dans la cuisine, j’ignore ce qu’elle aime, pas de melon bon d’accord mais pour le reste ? Un repas chaud lui fera sans doute du bien, qui pouvait imaginer que le MI-5 donnait des cours de cuisine avec un chef français hein ? J’espère qu’elle aime les carottes à la crème et le blanc de poulet. Je mets la table pendant que les plats cuisent et je m’inquiète de savoir comment elle va, tout ça est si nouveau et j’ai tellement peur d’être décevante...
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Olivia Stone

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Le début de la fin [PV : Aurore Bailey] Empty
MessageSujet: Re: Le début de la fin [PV : Aurore Bailey] Le début de la fin [PV : Aurore Bailey] Icon_minitimeLun 13 Juin - 8:30

    Curieuse sensation de voir le temps filer plus rapidement que l’on pouvait l’imaginer. M’étant assoupie dans mon bain réconfortant, je me réveillais seulement une fois l’eau assez refroidit, pour me procurer cette sensation désagréable de froid. Une fois sortie du bain, et sécher, je m’enroulais dans une serviette bien chaude et moelleuse, pour filer dans ma chambre, et enfiler un pantalon de pyjama, assortit à un t-shirt. J’avais toujours eut l’habitude de prendre ma douche ou un bain avant le diner du soir. Violette avait aussi cette farouche habitude, et bien souvent, c’était la guerre entre nous pour savoir qui passerait la première dans la salle de bain. Au moins, ici, chez ma demi-sœur, je n’aurais certainement pas ce souci. Violette n’était plus, et le duplex dans lequel j’allais vivre désormais, contenait deux salles de bain. Le grand luxe autant dire pour moi. Je n’y avais pas encore prêtée attention, trop absorber à me sécher les cheveux avec ma serviette, lorsque je me tournais mécaniquement vers mon lit, apercevant ce cadre et plus encore la photo qu’il contenait. Tenant celui-ci précieusement dans mes mains, je contemplais longuement alors, avec une nostalgie bien réelle, cette photo prise lors de nos vacances en Egypte. Des moments joyeux, ensemble, pendant ces genres de détente, loin du stress des études, ou tu travailles pour mes parents. Si quelques heures auparavant, j’aurais surtout fondu en larmes face à ce cadre, je n’en éprouvais pas l’envie en cet instant, et c’était bien curieux. Non, c’était plutôt la joie de ses instants de mon passé, qui m’habitait sur le moment…

    "Vous me manquez tellement…"

    Cela faisait du bien de parler à voix haute, comme pour s’entendre soi même prononcer ces mots, exprimant là un état de fait bien douloureux mais pourtant omniprésent. Impossible pour moi de passer outre, d’oublier ce sentiment lourd et pesant. Je cherchais alors un peu de réconfort dans mes souvenirs, ou surtout, en m’adressant aux membres de ma famille, comme-ci ils étaient toujours présents, ou qu’ils pouvaient m’entendre, de là où ils étaient. C’était un moyen de ne pas devenir complètement folle. L’instinct de survie, toujours lui. Descendant rapidement les escaliers, ma soudaine vigueur poussée à se développer par l’appel de la faim, j’arrivais dans la cuisine, guidée par cette odeur particulièrement alléchante d’un bon repas en préparation. Pas que j’étais spécialement gourmande… quoique… juste que le stress de cette rencontre m’avait coupé l’appétit depuis mon levé, et qu’enfin, en cette heure de la soirée, je retrouvais seulement mon appétit. Je m’installais alors à table, au hasard, ne sachant pas si Aurore avait une place bien à elle en ces habitudes de célibataire, pis je regardais le plat cuir…

    "Tu réserves le melon pour quand je serais moins sur mes gardes ?"

    C’était une forme certaine d’humour, un peu noir certes, mais que j’avais toujours apprécié. Peut être bien cela allait avec l’âge. Pourtant, je souriais bel et bien. Bon, pas un sourire franc, joyeux, chaleureux, mais un vrai sourire, timide, sincère, un brin dissimulé. Et une fois les carottes et la viande servit, par ma demi-sœur qui, heureusement pour moi, savait visiblement cuisiner, je n’attendais pas pour commencer à manger de bon cœur. La faim pouvait faire des miracles parfois. Mangeant donc avec appétit, je me plaisais à observer discrètement Aurore faire de même, curieuse d’imaginer ce que pouvait être sa vie, avant que je ne débarque à sa porte. Des milliers de questions m’envahissaient. Quel métier elle pouvait bien faire ? Qu’elles étaient ses passions ? Avait-elle un chéri ? Mais avant de me lancer dans ce jeu d’interrogatoire, une phrase me venait naturellement à la bouche, toujours pleine de carottes…

    "Merci pour la photo."

    Un bon repas, même s’il n’était pas sujet à de longs débats, discussions comme nous pouvions en avoir régulièrement chez moi, mais un instant partagé à deux. C’était peut être ça l’essentiel. Je n’étais pas encore à devenir la meilleure amie de ma demi-sœur, quant bien même ce n’était pas le but de la manœuvre, mais je savais apprécier sa compagnie, ce qui était déjà un bon début. Enfin, il faut dire que son repas l’aidait à m’amadouer très certainement. La soirée se poursuivrait alors par un DVD oui, avant d’aller se coucher. Première nuit dans ce duplex, dans ma propre chambre. Redoutant un peu l’instant, je terminerais surement par m’endormir, vaincu par le sommeil, qui se faisait bien difficile depuis le drame. Sans compter les cauchemars, les réveils en sursaut. Rien de bien réjouissant donc…

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